Cercle de réflexions Interarmées
Les Forces Armées, tenues au devoir de réserve, ont besoin d'un Relais libre dans son expression.
Les articles suivants sont édités par le CRI
Sortir du piège américain de l’opposition OTAN – Russie
par le Général (2S) Grégoire Diamantidis, membre du Cercle de Réflexions Interarmées
Le Cercle de Réflexion Interarmées (CRI) est un organisme indépendant des instances gouvernementales et de la hiérarchie militaire. Il regroupe d’anciens militaires – en majorité des officiers généraux et supérieurs des trois armées – et quelques civils. Il a pour objectif de mobiliser les énergies, afin de mieux se faire entendre des décideurs politiques, de l'opinion publique et contribuer ainsi à replacer l'Armée au cœur de la Nation dont elle est l'émanation. Il n’exprime pas la position officielle des autorités politiques et militaires françaises.
L’OTAN, un instrument obsolète au service des États-Unis
Interview d'Eric Denécé
Excellent papier qui dit exactement ce que nous (CRI) disons depuis des années, et auquel j'ajouterai la remarque suivante :
Dans toute cette politique américaine anti-russe, l'aspect "fuite en avant" pour des raisons de politique intérieure que mentionne Dénécé, n'est qu'un épiphénomène, car en fait cette politique est fondametalement assumée, prévue et organisée depuis des décénnies par les américains.
En effet, il n'est que de lire /ou relire "Le grand échiquier" écrit par Zbigniew Brzezinski (ex conseiller du président Carter) pour y trouver avec des années d'avance, écrite noir sur blanc et avec toutes les précisions, ce que doit être la politique des Etats-Unis, pour maintenir leur hégémonie mondiale et diriger la planète.
Tout y est expliqué , et depuis 1997 que ce livre a été écrit (véritable cours de géopolitique à l'usage des étudiants américains), tout s'est déroulé exactement comme prévu, et continue de se dérouler encore de nos jours.
Questionnaire défense pour les candidats à l'élection présidentielle
Á l’instar d’une même initiative lancée en 2017, l’association nationale des officiers de carrière en retraite (ANOCR), cette fois-ci, s’est associée au Centre de réflexion interarmées (CRI) et à l’association de soutien à l’armée française (ASAF), pour interpeler les candidats à l’élection présidentielle de 2022.
Le questionnaire, ci-dessous, est le fruit d’une réflexion d’un groupe de travail du CRI sous l’égide du général de corps d’armée 2s Marc Allamand et finalisé par les trois instances avec l’unique but d’éclairer les électeurs sur le volet "défense" du futur chef des armées.
Les réponses, tout comme le questionnaire, seront publiés sur les réseaux sociaux avec tous les relais que nous connaissons et sur les sites informatiques nationaux et groupements des associations.
Paris, le 12 janvier 2022
Neuf questions sur la Défense
aux candidats à la fonction de neuvième Président de la V° République.
Madame, Monsieur,
Vous avez décidé de vous porter, pour la première fois, ou une nouvelle fois, candidat à la présidence de la République. Vous vous êtes donc préparé à assumer la lourde responsabilité que vous confie la Constitution, celle de garantir la souveraineté de la France, qui, selon la place et le rôle que vous entendez être celui de notre pays dans le monde, dépend également des missions et moyens attribués à la Défense nationale. Des décisions du gouvernement, que vous aurez nommé et que vous aurez à orienter, dépendront alors la protection des Français, l’indépendance de notre pays, voire sa survie, et la vie d’hommes et de femmes qui le servent dans nos Forces Armées.
C’est pourquoi, l’ASAF, association strictement apolitique, qui regroupe des citoyens français, civils et militaires, étudiants, actifs et retraités, l’ANOCR qui rassemble les officiers de carrière à la retraite et leurs veuves, appartenant aux trois armées et à la Gendarmerie et le CRI, organisme de réflexion indépendant de militaires à la retraite, vous invitent à répondre aux questions ci-dessous, afin de pouvoir informer leurs membres, mais aussi tous les Français s’intéressant aux questions de Défense, sur vos intentions et vos objectifs relatifs à des sujets estimés essentiels, malheureusement trop peu abordés lors des débats des campagnes présidentielles.
Vos réponses seront mises en ligne sur le site de l’ASAF (www.asafrance.fr) et publiées dans les lettres que l’association diffuse mensuellement via internet et les réseaux sociaux, ainsi que sur le site de l’ANOCR (www.anocr.org).
1- L’article 15 de la Constitution stipule que le président de la République est le chef des Armées.
- Quelle réflexion avez-vous développée sur cette responsabilité de chef des Armées ?
2- Le général de Gaulle a écrit que « la Défense est le premier devoir de l’État ».
- Partagez-vous cette priorité et, plus généralement, comment entendez-vous que celle-ci s’inscrive dans la politique globale de votre gouvernement ?
3- La part du PIB consacrée à la Défense était en 2020 de 1,86 % (hors pensions).
- Pensez-vous que la cible des 2 % (hors pensions) pour 2025 (50 Mds d’euros) soit suffisante pour faire face à toutes les menaces suscitées par le caractère de plus en plus conflictuel des relations internationales et permettre ainsi aux armées de remplir leurs missions ? Êtes-vous déjà disposé à respecter la loi 2018-607 sur la programmation militaire promulguée le 13 juillet 2018 ?
4- À l’heure où les cinq puissances officiellement dotées de l’arme atomique s’engagent dans une déclaration commune à « prévenir la poursuite de la dissémination », et affirment « qu’une guerre nucléaire ne peut être gagnée et ne doit jamais être menée » …
- Quelle est votre position sur la dissuasion nucléaire, en particulier sur la modernisation de ses deux composantes dans la décennie à venir ?
5- Actuellement, les ventes d’armement à l’étranger se font souvent au détriment de l’équipement de nos propres forces. L’armée de l’Air et de l’Espace aura 10 à 20 avions Rafale de moins dans la période 2023-2025, par rapport aux objectifs fixés dans la loi de programmation militaire 2019-2025, et la Marine atteindra le format défini dans le Livre Blanc de 2013 seulement en 2030.
- Or les menaces se sont accrues depuis 2013 et ont parfois changé de nature. Avez-vous l’intention de faire un nouveau Livre Blanc pour répondre à ce défi ou de revoir l’ambition opérationnelle 2030 fixée par la revue stratégique de défense et de sécurité nationale pour nos armées ?
6- La France, membre fondateur de l’OTAN, a réintégré son commandement militaire en 2009. Elle est aujourd’hui à la tête de la « force opérationnelle interarmées à très haut niveau de préparation » (VJTF) de l’OTAN, et de ce fait, pourrait être placée en demeure d’intervenir malgré elle dans un conflit qui ne correspondrait pas à ses intérêts, ni à ceux de l’Europe.
- Quelle position la France doit-elle adopter face au nouveau concept stratégique de l’OTAN (OTAN 2030) lors du prochain sommet de juin 2022 à Madrid? Quelle politique générale envisagez-vous pour la France vis-à-vis de la Russie et de la Chine ?
7- L’engagement de nos troupes à l’extérieur du territoire national sans que soit défini un objectif politique clair présente le risque d’un retrait des forces dans la précipitation avec pour conséquence une possible humiliation de nos armées.
- Quelle serait la politique à conduire dans ce domaine au Moyen-Orient et surtout en Afrique où notre influence est contrecarrée par d’autres puissances étrangères ?
8- Il existe aux États-Unis une garde nationale, véritable armée dont le budget est d’ailleurs équivalent à celui de notre Défense. La garde nationale créée en France n’est autre qu’un changement de vocable pour parler des réservistes servant au sein des trois Armées, de la Gendarmerie et de la Police.
- Face aux menaces internes à notre pays (islamisme radical, zones de non-droit) qui fragilisent la cohésion de notre société, comment, selon vous, devrait être organisée la défense opérationnelle du territoire, si nos forces devaient être en même temps engagées à l’extérieur de nos frontières ?
9- La conscription a été suspendue en 1997 par la volonté du président Chirac. On en mesure aujourd’hui les conséquences sur l’état d’esprit de nos jeunes concitoyens dont certains ne respectent plus les valeurs de la France, ni de la République.
- Envisagez-vous la création d’une nouvelle forme de service national obligatoire? De quelle nature, civile ou militaire ? Avec quelle finalité ? Si non, pourquoi ?
En vous remerciant à l’avance de l’attention que vous voudrez bien porter à ce questionnaire, nous vous prions d’agréer, Madame, Monsieur, l’expression de nos sentiments distingués.
La France face aux menaces
Un de ses membres, le Général(2S) Henri Roure, vient de rédiger un texte de conviction dans lequel il analyse les menaces auxquelles la France est confrontée et ébauche quelques pistes pour y répondre.
A l’heure où de nombreuses personnalités couvrant tout l’échiquier politique français se réclament du Général de Gaulle, la fibre gaullienne d’Henri Roure est indéniable et explique les positions qu’il défend avec passion, détermination et lucidité.
Il existe au sein du Cercle des différences d’approche sur certains points évoqués par Henri Roure, mais la liberté d’expression est un des principes sur lequel repose le fonctionnement du CRI.
La France possible creuset de l’autonomie européenne grâce à ses atouts
Lors de notre dernière AG les 16 et 17 juin 2021 à La Grande Garenne (domaine de la FNAM dans le Cher), une présentation-discussion a eu lieu sur le CRI (Cercle de Réflexion Interarmées) : sa raison d’être, ses objectifs et son positionnement par rapport à notre association.
Après une présentation et les précisions données par le vice amiral 2s Michel Olhagaray, le général de brigade aérienne 2s Grégoire Diamantidis, membre du triumvirat (avec le GCA Marc Allamand et le GDI Jean-Pierre Soyard) animateur du CRI et membre du conseil d’administration de l’ANOCR, a tracé l’organisation, les travaux d’analyse et les publications faites à ce jour dont l’article ci-après donné par le lien et les destinataires desdites publications.
Vous aurez cette information dans le CR de l’AG.
L’ANOCR est une des 3 associations (avec la Saint Cyrienne et l’ASAF) qui ont soutenu le CRI à sa création, lequel reste indépendant et responsable de ses "réflexions". Il a été décidé pendant l’AG de donner accès à ces publications sur le site informatique de l’ANOCR.
Pour l'article, prenez le lien qui suit :
Pour une stratégie globale contre l’islamisme et l’éclatement de la France
Un document PDF du CRI que vous pouvez télécharger.
Œuvrer pour un ordre international différent : Une grande ambition pour la France et l’Europe
Dominique Delawarde
Sous le titre : « Œuvrer pour un ordre international différent : Une grande ambition pour la France et l’Europe » le CRI (Centre de Réflexion Interarmées) vient d’entreprendre une réflexion en trois étapes, dont le contenu est tout entier résumé dans son titre.
Cette réflexion est particulièrement intéressante pour trois raisons :
1 – Elle a été conduite par des officiers généraux des trois armées (Terre, Air et Marine) qui ont tous vécu la guerre froide et qui ont tous été formés dans l’antisoviétisme primaire des années 60 et 70. Ces officiers généraux ont aussi vécu de l’intérieur les dérives de l’Alliance Atlantique à partir des années 1990. Ils ont réfléchi rétrospectivement, parce qu’ils en avaient le temps, sur des événements qu’ils ont bien connus et sur l’évolution de la place et du rôle de la France dans l’Alliance. Ils nous livrent leurs conclusions.
Lettre ouverte à Monsieur Stoltenberg, Secrétaire général de l’OTAN (1)
Pour le Cercle de Réflexion Interarmées (4)
Le Général de Brigade aérienne (2S) Grégoire Diamantidis
Le jeudi 18 février 2021 l’étude « OTAN 2030 », produite à votre demande, vous a été présentée. Elle indique ce que doivent être les missions de l’OTAN pour les dix prochaines années.
D’entrée, il apparaît que toute l’orientation de l’OTAN repose sur le paradigme d’une double menace, l’une russe, présentée comme à l’œuvre aujourd’hui, l’autre chinoise, potentielle et à venir.
Deux lignes de force majeures se dégagent de cette étude.
La première, c’est l’embrigadement des Européens contre une entreprise de domination planétaire de la Chine, en échange de la protection américaine de l’Europe contre la menace russe qui pèserait sur elle.
La deuxième, c’est le contournement de la règle du consensus, de plusieurs manières: opérations en coalitions de volontaires; mise en oeuvre des décisions ne requérant plus de consensus; et surtout la délégation d’autorité au SACEUR (Commandant Suprême des Forces Alliées en Europe : un officier général américain) au motif de l’efficacité et de l’accélération de la prise de décision.
Mais la lecture de ce projet «OTAN 2030» fait clairement ressortir un monument de paisible mauvaise foi, de tranquille désinformation et d’instrumentalisation de cette « menace Russe », «menace» patiemment créée puis entretenue, de façon à «mettre au pas» les alliés européens derrière les États-Unis, en vue de la lutte qui s’annonce avec la Chine pour l’hégémonie mondiale.