AG 2018 - Conclusions de l’AG nationale
Messieurs les officiers, mesdames, messieurs les présidents d’associations, chers amis.
Notre assemblée générale, cette année, se tient dans la France profonde où se trouvent en vérité nos racines.
Nous venons d’y vivre des instants de travail et de convivialité sympathique d’où n’était pas absente la réflexion indispensable plus particulièrement nécessaire en ces périodes troublées.
Nos esprits ont été marqués profondément par le sacrifice exceptionnel du Cl de Gendarmerie Arnaud Beltrame et nous souhaitons mettre en œuvre dans la durée une action particulière pour perpétuer son souvenir et son exemple.
Cette année, il ressort un certain nombre de constats, une idée de l’avenir proche et des demandes.
LES CONSTATS
I – Malgré la mise en place d’une campagne de recrutement sur un rythme annuel désormais, qui nous demande à tous beaucoup d’efforts, nous arrivons à peine à freiner la décroissance de nos effectifs.
Nous ne nous résignons pas cependant. Il nous faudra dans un premier temps améliorer l’efficacité de nos efforts par une aide supplémentaire apportée aux groupements en termes de fichiers, de dossiers etc….
Nous allons réfléchir aussi à l’utilisation des nouveaux réseaux sociaux, mais c’est là une voie délicate à exploiter car nous sommes encadrés par la réglementation de la CNIL.
II – Notre capacité d’aide et le dévouement de nos adhérents nous a permis de porter secours à nos camarades dans le besoin et surtout à nos veuves à hauteur de 33000 € ; notre présence nationale reste un atout de solidarité mais aussi d’influence, il faut en développer les modes d’action afin d’améliorer notre efficacité.
III – Nous en avons provisoirement terminé avec une séquence électorale trop longue, trop décevante qui laissera un goût un peu amer et aussi un espoir de changement nécessaire.
Il nous faudra rester vigilants mais aussi participer à restaurer dans notre pays une sérénité dont l’ensemble de la société a besoin et qui a été largement mise à mal par les luttes électorales.
IV – Après avoir été abordés bien tard dans la campagne les problèmes de défense et de sécurité sont maintenant au cœur des préoccupations de l’Etat.
Après les péripéties mal venues du bouclage du budget 2017 malheureusement inhérentes à tout changement politique qui ont débouché, ce qui est fort rare, sur la démission digne du CEMA, le Gl Pierre de Villiers, le budget 2018 de la Défense reflète la volonté de la nouvelle majorité de redresser l’effort de Défense de la France. Il était grand temps car depuis 30 ans au moins nos dirigeants successifs se sont voilé la face malgré la montée des périls et la dégradation continue et souvent dénoncée de notre outil militaire.
Dans cet environnement difficile nos hommes n’ont jamais failli, leur courage et leur dévouement sont restés à un très haut niveau et nombreux sont ceux qui ont fait ainsi le sacrifice de leur vie.
Le peuple français doit savoir cela, il doit s’en souvenir et il doit se nourrir de ces sacrifices en faisant aussi le nécessaire pour soutenir ses enfants qui le protègent.
L’AVENIR
Dans un contexte marqué par la montée du terrorisme sur le sol national, ces dernières années ont connu de fortes évolutions aussi dans la vie des associations.
I – L’évolution des structures de concertation concernant les retraités au sein du ministère, le Conseil Permanent des Retraités Militaires donne maintenant satisfaction.
Un Groupe de Travail y a été créé à la demande de l’ANOCR afin d’améliorer substantiellement le dispositif d’aide au conjoint survivant et aux orphelins en cas de décès sans pension de réversion.
II – Après une pause dans la déflation des effectifs militaires la remontée est enfin entamée et après une revue stratégique de qualité une nouvelle LPM a vu le jour davantage centrée sur le combattant et sur l’indispensable effort mis sur le renouvellement du matériel mieux adapté aux engagements actuels.
La pérennité de la dissuasion a été affirmée et les crédits envisagés ….. pour le prochain quinquennat, mais cela correspond assez bien à l’échéancier prévu par notre ancien CEMA.
Ainsi notre pays restera doté d’une armée complète prête à répondre sans impasse trop criante aux défis actuels et futurs, cependant il faut être conscient que nous aurons toujours besoin d’alliés et de soutiens tant les défis envisageables seront difficiles à surmonter.
Ce sera un atout majeur dans les négociations européennes qui devraient ainsi réserver une place particulière à notre pays et à ses conceptions du « vivre ensemble » en Europe.
III – La vie du lien Armée-Nation demande beaucoup d’efforts qui doivent être expliqués, compris et partagés.
Le projet de Service National Universel a du mal à naître tant sont difficiles à concilier les diverses exigences qu’il sous-tend.
Un projet sera bientôt proposé après une étude menée par la SEMARM. Il nous faudra, là aussi réfléchir, proposer et exister dans un domaine qui est nôtre car nous le considérons comme essentiel pour la vie et la cohésion de la nation.
Mais il faut aussi, en même temps que se redresse notre effort de défense, mettre en œuvre tout ce qui est en notre pouvoir afin de procéder au réarmement moral de notre pays.
Après des décennies de léthargie et de mollesse il nous faut remonter une pente fort raide depuis l’école jusqu’à l’exercice des responsabilités citoyennes, sachant que les formateurs potentiels eux-mêmes sont les enfants de cette formation marquée par un certain angélisme.
NOS DEMANDES
I - Nous souhaitons tout d’abord, comme l’an dernier, que les militaires soient reconnus et impliqués à bon niveau dans les instances de décision et de direction du ministère de la Défense dont ils ont été trop souvent et petit à petit évincés ces dernières années. Nous attendons une révision des schémas technocratiques qui ont prévalu jusqu’à présent.
II – Nous souhaitons aussi que les conjoints survivants de militaires disposent d’une aide cohérente apportée par l’Etat qui les conforterait en cette occurrence tragique. Nous avons abordé ce problème au sein du CPRM et, par cette voie, allons faire en sorte que le CSFM se saisisse de ce délicat problème.
III – Nous souhaitons que l’état organise une société apte à se défendre et ouverte vers une coopération européenne large mais sans céder à des compromis désastreux.
CONCLUSION
Nous nous demandions quand allait s’arrêter la chute après plus de 30 ans d’obstination et d’aveuglement de nos dirigeants politiques successifs, tous ou presque succombant à l’envie de faire livrer par nos armées des combats pas toujours fondamentalement justifiés mais combien flatteurs pour leur ego ou sans cohérence avec une politique étrangère efficace.
Nous attendons désormais, après cette tardive prise de conscience, de la continuité dans l’action politique et, dans la mesure du possible, un large soutien de la nation qui ne peut envoyer ses fils au combat sans en avoir la pleine conscience et la ferme volonté.
Nous continuerons de soutenir dans leur action les chefs de nos armées qui se sont montrés résilients dans l’adversité. Ils sauront, j’en suis sûr, se montrer francs et fermes comme il convient.
A tous nos jeunes camarades courageux nous souhaitons bonne chance et bon vent maintenant qu’ils ont, tout près d’eux, l’exemple exceptionnel d’un vrai héros de leur génération : le Colonel de gendarmerie Arnaud BELTRAMME à qui a été rendu un hommage national mérité.
Je vous remercie de votre attention.